L’atelier hors champ présente
« Ici c’est partout, voyez » Film 59mn et « À chaque orage » pièce sonore 33mn
à partir de La pluie d’été de Marguerite Duras et de L’Écclésiaste, trad. Henri Meschonnic.
« À ce moment-là Ernesto devait avoir entre douze et vingt ans. De même qu’il ne savait pas lire, de même Ernesto ne savait pas son âge. »
Un jour, ses« brothers et sisters » lui apportent un livre brûlé, troué en son centre. Au contact de ce livre, Ernesto se met spontanément à délivrer le texte de l’Écclésiaste : la Parole du Sage. On l’envoie à l’école, qu’il quitte aussitôt en annonçant à sa mère qu’il n’y retournera pas, « parce qu’à l’école, on m’apprend des choses que je ne sais pas ».
Les paroles désarmantes d’Ernesto se propagent…, dissolvent l’ordre établi.
Face à la douceur radicale de cet enfant et de sa famille extra-ordinaire, l’instituteur, la journaliste vacillent dans leurs certitudes, s’abandonnent à l’incroyable liberté d’Ernesto et des siens, à leur vacance.
Avec le livre brûlé, Ernesto fait l’expérience de la connaissance et de l’amour pour sa sœur Jeanne, de l’exil et de la perte.
Si le livre brûlé, l’Ecclésiaste, parole de sagesse millénaire, sert de guide à l’Ernesto de La pluie d’été, c’est qu’il est un livre de sagesse non dogmatique : le récit d’une expérience. Il peut donc toucher l’intimité des vies, entrer en contact avec le monde, ricocher contre la machine marchande, sociale et politique. Aux mots d’ordre de la possession, de l’accumulation des biens et des savoirs, il oppose par une douceur radicale la vanité de toute richesse, de toute sagesse.
Ernesto libère la parole contenue dans le « Livre brûlé », en la rendant à son oralité et au mouvement de la vie. Alors si l’ordinaire peut devenir un texte sacré, les Sablons au Mans peuvent bien devenir une ville biblique, l’autoroute un Styx, le réel une fiction, l’Huisne, le Mékong, les orages des foudres divines et la phrase d’Ernesto faire tourner le monde en rond.
Faire sortir le texte de Duras hors du livre, c’était prendre au pied de la lettre le projet du roman : que le texte, rendu au réel, retrouve sa liberté d’action et son irrévérence.
De notre expérience avec ce livre et les habitants du quartier sont nés le film « Ici c’est partout, voyez » et la pièce radiophonie « À chaque orage ».
L’atelier hors champ
A chaque orage
une pièce sonore de l’atelier hors champ
écrite et réalisée par Frédéric Tétart et Pascale Nandillon
en collaboration avec Sophie Pernette
musiques Haydn – Les sept dernières paroles du Christ – Quatuor Talich
Réalisée à L’espal dans le cadre d’une résidence de l’atelier hors champ, 2009,
avec le concours de la Ville du Mans, du Conseil Général de la Sarthe, de l’ACSE
et le soutien du Cercle des Mécènes
Ici c’est partout, voyez
Film de L’atelier hors champ
écrit par Céline Finidori et Pascale Nandillon
réalisé par Céline Finidori
Direction d’acteurs et dramaturgie Pascale Nandillon
direction de la photographie Kamel Belaïd
cadre Guillaume Bureau
son Jean-Paul Bernard & Frédéric Tétart
montage image Cédric Puttaggio
montage son Florent Klockenbring
étalonage Isabelle Laclau
scripte Aurélie Rouseau
machiniste Claude Bourdais
cuisinière Zoubida Achahboune
Un film financé par L’espal, scène conventionnée du Mans
Produit par Red Star, Gaëlle Jones
Avec le soutien de la Région des Pays de la Loire, en partenariat avec le CNC.
Avec les acteurs, les récitants :
Tevfik Almaz, Richard Bayle, Anastasia Bertre, Samantha Bertre, Christophe Besnard, Pierre Demay, Danielle Desvilles, Sylvie Deraedt , Ismael El Bou, Myriam El Bou, Ghislain de Fonclare, Alexandre Gasse – Sabourdy, Steevens Henry, Fathi Laanaya, Christine Lemercier, Fary M’benge, Tarsika Mohammed, Rémi Monbrun, Fama Niang, Diakhou Niang, Sophie Pernette, Cathy Racinne, Danièle Robelin , Nicolas Thevenot, Pascal Toutain, Michelle Renaudeau, Denis Wenger, Claire, Hanife, Ilknur, Nazmiye, Sahime, Selma, Zacharia Ouedraogo, Adijà, Maria, Jean-Paul Panguere, Naïma, Fakhri Chebbi.