Chants de révolte est un chantier collectif. Il naît initialement d’une proposition de la chanteuse Juliette de Massy de partager deux œuvres musicales comme point de départ d’un travail au plateau :

• « La Fabrica Illuminata », écrite par Luigi Nono en 1964 pour les ouvriers (et en hommage à eux) d’une usine de Gênes qu’on surnommait « l’usine des morts », tant les conditions y étaient accablantes et les accidents nombreux, et qui restitue le spectre des bruits et du travail ouvrier, leurs mots, leurs présences, dans une œuvre hantée, spatialisée en quadriphonie pour bande son et soprano solo ;
• La première partie de « We insist / Freedom now suite », œuvre-manifeste composée par le jazzman Max Roach en 1961 et chantée par Abbey Lincoln – long cri d’un chant qui ne tient plus, soutenu par un jeu de batterie souterrain, révolte vitale contre une époque où les droits des noirs américains sont systématiquement bafoués.

Ces deux œuvres musicales servent de socle à une réflexion-geste de plateau sur le corps, son enchaînement à des dispositifs morbides (ouvriers, esclavagistes) et son dé-enchaînement (sa liberté encore inouïe de mouvement et de chant, comme résistance).

C’est un laboratoire de travail, qui pourrait aller vers une création.

Cette exploration performée convoque au plateau
Juliette de Massy, Carole Paimpol, Blaise Kouakou, Pascale Nandillon, Frédéric Tétart.