Colline compagnie

Théâtre
du mercredi 10 décembre 2025
au mercredi 19 novembre 2025

DuPE
Du Pire Empire
Texte et Mise en Scène : Dominique Collignon-Maurin

Se savoir et se voir aux prises avec la vitre, l’humain aurait-il seulement ça de plus que l’insecte ?
D’où sommes-nous partis ? Quel est ce chemin qui toujours nous ramène à cette vitre, cette buée ?
Pour avoir croqué le fruit de la connaissance juste avant de goûter à l’autre, le fruit de l’arbre de vie qui donne l’éternité pour comprendre, “Il” nous a viré. “Il” nous a mis dehors, dans la douleur et le labeur ! Quand tout sera fini, quand on sera passé de l’Alpha à l’Oméga, quand tout sera accompli, quand on sera à la fin de toute chose, on aura compris ? Compris quoi, que notre fin est inscrite dans nos gènes, comme une nécessité dépassant notre espèce ? Sinon, d’où vient cette longue obstination à zézayer sans cesse contre notre invisible fin ? Pourquoi cette histoire de jardin, de par ici la sortie, de meurtre de frère, de lâcheté de père, de cécité d’oncle, de trafics de femmes, de viols, d’incestes, d’exhibitions, d’échangismes, de trouille, de meute, de lynchage, jusqu’au génocide…
Fouiller, fouiner pour faire qu’aujourd’hui tout soit détérioré.
Et cette part d’ivresse pure que d’aucun considère comme maudite parce que dépensière, dispendieuse, pourquoi l’avons-nous incluse dans nos spéculations jusqu’à l’invention de la vapeur, des hydrocarbures et du plaisir impérial de la vitesse ?! Sacrifier le ciel pour que la terre soit le paradis promis c’est n’y faire qu’un enfer. S’agenouiller pieusement devant la mère nature pour lui demander pardon d’avoir fait du paradis un enfer, c’;est toujours se condamner à l’enfer : ni l’un, ni l’autre de ces deux galvaudeux !
Mais alors, comment faire capoter ce qui parait inéluctable : la fin programmée de l’humanité et avec elle toutes les espèces. Pourquoi ne pas demander à deux sœurs et deux frères Rachel, Léa, Jacob et Esaü : quels sont ces germes qui n’ont cessé de leur dire croissez et multipliez, soyez plus nombreux que le sable des mers que les étoiles du ciel ?
Faisons que de ce sable, de ces étoiles, ces deux couples fassent signe vers une fuite possible, prenant une transversale silencieuse pour ne pas éveiller la mauvaise conscience. Celle qui agit d’horribles et ignobles “solutions” celle qui laisse surgir comme par inadvertance, la tragique et grotesque représentation des passés-présents-futurs qui toujours nous hantent jusqu’à la guerre.
Sur scène nous partirons de rien ou, et c’est déjà beaucoup, seulement des rideaux où l’on se cachera, et d’où l’on sortira comme des Césars, la main dressée. De longs tissus se lèveront distraitement sur l’intimité, la crudité des trafics qui font la vie. Se donner à voir, se regardant regarder l’invisible qui regarde derrière les miroirs, les glaces où coulent les couloirs, les galeries infinies, vers la remémoration de nos mémoires… et trouver la sortie ! Avec ces ritournelles minimales, ces cris stridents, ces silences pesant, un musicien accentuera le vide idiot et sidérant de ce voyage.

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