D’APRÈS LA RAGE DE P. P. PASOLINI
DISTRIBUTION
conception, chorégraphie – Anna Gaïotti
d’après (avec) le texte-scénario La Rage de Pier Paolo Pasolini
danse et voix – Clément De Boever, Anna Gaïotti
musique live – Léo Dupleix (épinette), Jean Bender (électronique modulaire)
regard extérieur danse – Marcela Santander (sous réserve)
création dispositif lumière – Sonia Soraya, Edouard Sufrin
régie son – Edouard Ribuyo (sous réserve)
NOTE D’INTENTION
qu’est-ce qu’une image de la rage ? quel mouvement inspire le mot de la rage ?
je la vois dans la couleur bleue et l’odeur enivrante des feux de déchets que je regardais la nuit dans la brousse, belles et cruelles. je la vois dans les tourbillons perpétuels des eaux agitées par les torsions du rivage du fleuve en décrue, ou dans les fracas houleux de l’océan. je la vois dans la matière rouge du verre placé dans le foyer avant qu’un geste fulgurant ne la fige.
et je me souviens de la maladie de la rage (en Ethiopie), l’urgence dans laquelle j’ai vu des gens voyager pour un vaccin avant l’hydrophobie, et la mort. l’urgence de tuer tous les chiens.
le corps réapparait face au danger hypnotique, face à ce qui est irréversible.
nous qui sommes une danse, nous surgissons en tant que poésie de ce mouvement impitoyable : un visage inconnu hybridé d’une cruauté – qui nous appartient – nous laisser nous affleurer.
car nos corps ont disparu ; sous cloche (sanitaire) nous avons cessé de muer, nous avons muté côtoyant l’informe norme que nous reflétons dans l’étang lisse (l’écran). les comédies sont engourdies, les mots consumés consomment semblance et idolâtrie.
les rages sont latentes cependant, nous cherchons quel drapeau dresser qui ne soit ni d’un parti ni d’une foi amiantée. si nous levions ce drapeau à fleur de feu, à fleur d’eau, quelle couleur aurait-il ?
La rage, écrite par Pier Paolo Pasolini, me revient 10 ans après que j’ai découvert ce texte et film, alors que nous nous trouvons dans une période post pandémique où la guerre est un jeux capitaliste tiède.
dans son oeuvre Pasolini fait l’état des lieux du monde d’après-guerre, il dénonce une société qui se cristallise dans « la normalisation », et affirme que le « poète » est le seul à pouvoir maintenir la rage, recréer l’état d’urgence et donner le geste qui distille les formes et les langages poétique.
La rage est un long poème lyrique dit dans le fil d’images d’archives de ruines et de la gloire pendant la guerre froide (années 50 et 60). il y découlent les brèches sociales et les injures humaines que le « capital » a créé au nom de la reconstruction et du progrès. il désigne l’apparition de la beauté scandée par l’apparition de la mort : la beauté qui se nuit (starification, nucléaire).
le texte se termine sur le désir humain d’une ascension vers le cosmos avec l’image et la parole d’un astronaute, un regard vers le ciel mis en miroir face au désir d’un peuple qui veut une révolution.
production – LOVALOTcoproduction – La Soufflerie (Rezé), 3bisf (Aix-en-Provence), Les Bazis (Sainte Croix Volvestre) soutiens pressentis / en cours – BUDA Kortrijk et Festival NEXT, GMEM (Marseille), RAMDAM (Lyon), MCA (Amiens), GMEA (Albi)accueils – Montévidéo (Marseille), La Muse en Circuit (Alfortville), La Fonderie au MansL’association LOVALOT reçoit le soutien de la DRAC Ile-de-France