Réalisation par la Compagnie du Collectif des Rhizomiques et le Théâtre Na.
Adaptation et mise en scène : Olga Jirouskova
Scénographie et construction : Fred Nantel
Les Souffrances du Prince Sternenhoch, spectacle du visible et d’invisible, de l’ombre et de l’aveuglante clarté, s’inspirent d’un roman éponyme de Ladislav Klima
Ladislav Klima (1878-1928, Bohême occidentale, partie de l’Empire Austro-Hongrois et République Tchécoslovaque), mis au ban de tous les établissement d’enseignement de l’Empire autrichien, vit tour à tour comme rentier, conducteur d’une machine à vapeur, gardien d’une usine hors service, fabricant d’un ersatz de tabac, dramaturge et journaliste. Philosophe du vécu, solipsiste convaincu, il pousse la pensée de Schopenhauer et de Nietzsche au-delà de ses plus extrêmes limites.
Chez le Prince tout est empreint de négativisme et de méchanceté ricanante, d’abolition de tout tabous, de toute limite morale et, surtout, du refus de tout leurre. Un ricanement dirigé avant tout contre soi.
Prince Sternenhoch, mais aussi Nijinsky ou Artaud, ou bien encore Nietzsche et Goethe… tous ceux là sont les princes du haut des étoiles…
Et, parmi eux, il y en a qui s’arrêtent aux portes de la mort…
Pas le Prince Sternenhoch… La mort n’est pas fin, mais mise en abyme ; Le monde comme conscience et comme rien : « voici le terrifique mystère le plus interne de ce monde-fantôme. »
C’est pourquoi SOUFFRANCES du PRINCE.
« Le nihilisme est la condition de possibilité de la poésie » (1919) ; « Qui dit beauté dit magie, qui dit magie dit revenant, la revenance étant l’existence de ce qui n’est pas – contradiction : la contradiction est le principe de toute poésie. »
Mais aussi peut être : un temps d’arrêt à l’intérieur de la réduplication réflexive ? « Quiconque réfléchit sur le monde prend de ce fait position en dehors du monde ; et simultanément dedans. L’existence de cet autre monde est le féerisme>. »