Promenade à La Fonderie en hommage à Jean-Luc Nancy et ses camarades
Aussi impromptue que le fût sa disparition en août.
Lectures, rencontres, projections
« Au 31 août Jean-Luc repose à la belle Strasbourg
une repose illimitée
Jean-Luc partait en grande vaquance
un voyage au long cours le cœur sur la hanche
nous étions là sur le quai murmurlant-ballottant en procession
d’un enterroir à l’embarcadère
et voilà qu’à te souvenir-regarder
une pirogue clignait de l’œil à l’autre
plissant les ridules d’un sourire
on disait : ça c’est le coup de Jean-Luc
Augenblick
le bord scintillant d’une larme vigoureuse rigolade
familière face de sage déridant les soutènements
de l’être-avec et les groseilles et l’être-sans
l’embaume des chemins
alors comme ça nous n’avions rien à craindre
les compas de Jean-Luc embrassaient des plus petites particules
jusqu’au déploiement des confins
tant proches qu’à les chatouiller tendrement
on les voyait voltiger
toucher l’onde polissant les cailloux rive à rive
de toi à nous les mémorants
et voilà : une halte en seuil… »
ça c’est un parler de Sarthe qui vous enjoie d’en parler mieux
parce-qu’il fallait des liaisons, vous voyez, des rapprochements, rapport à la peinture, à l’art, à la physique, à la musique, à la cosmique, à la philosophie, aux amitiés, et donc on se serre un peu. Un brasero.
De mains à mains on remet les brindilles, et, sous le feu des souvenances, les écrits, les voix, les images, le toucher des corps à corps… parce qu’il faut bien que les rigoles creusent les chemins, de cascades en rivières, de rivières en écluses, d’écluses en lacs, de lacs en fleuves, de fleuves en océan, d’océan en cosmos
alors là poussent des perles de pluie, des perles d’eau, vapeurs forment nuages
et voilà il repleut. Les jonquilles sont contentes…Daffodils, daffodils. Soleil.
alors, Jean-Luc, on prend ta tête tendrement et elle regarde tout alentour et nous avec
A l’orée parmi les promeneuses, promeneurs
ci-présents ci-de là : les contemporains, les ami.e.s
Merci à vos beaux yeux, »
François Tanguy